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Jean Attali - jeudi 15 juin 10h30 FORuMIDABLE - 2017

« Lectures de création. Recherche de pratiques. Étude de cas : l’Atlas mondial des villes »

« Le paysage mondial des villes » est le nom d’un séminaire de recherche de l’ENSA Paris- Malaquais, qui a réuni de 2007 à 2016, en neuf années d’existence, quelque 450 étudiant(e)s et une douzaine d’enseignants-chercheurs. Son objet principal fut la production d’un atlas mondial des villes, dont les objectifs et la méthodologie ont fait l’objet d’une discussion permanente, tout en donnant lieu à une production devenue foisonnante. Cet atlas mondial des villes a été édité sur une plate-forme numérique de type docu-wiki (www.atlasdesvilles.net ; id. : atlas / pass. : villes). Cette somme, aujourd’hui considérable (quelque treize mille pages de texte, auxquelles s’ajoutent des milliers de documents dont un très grand nombre de cartes originales réalisées par les auteur(e)s), est à la recherche de ses conditions de valorisation et d’usage. Car l’expérience d’une production collaborative, quelles qu’en soient l’intérêt et la richesse, ne dispense pas d’une réflexion sur l’usage qui est fait de ses résultats. Et s’agissant d’un travail d’écriture, force est de reconnaître que son principal effet est d’affecter ses modes de lecture. C’est pourquoi, l’écriture de création ne peut être séparée d’une lecture de création. Ce que l’on a écrit autrement (à plusieurs mains ; en donnant la priorité à l’image et à la carte plutôt qu’au texte dans sa forme académique) doit être lu à son tour autrement. Les pratiques de recherche débouchent sur l’invention d’un (ou de plusieurs) usage(s) de ces pratiques. Un avant-projet d’édition de l’Atlas mondial des villes a été défini, le principe initial en a été de présenter respectivement un choix de cartes, un nombre restreint de textes, une série d’index facilitant la navigation dans le site en ligne. Le format proposé voudrait rappeler la tradition des anciens atlas, la qualité graphique des cartes y serait recherchée. Mais cela suffit-il ? Quelle relation peut exister entre l’usage des atlas et nos pratiques actuelles de l’espace, armées d’applications embarquées et de localisations ponctuelles ? Entre usages de la carte et usages de l’espace, un intervalle s’est creusé. Une version plus élaborée du projet de publication devrait être préparée, afin d’exploiter les développements récents de l’atlas et d’en mettre en valeur le message public : l’ouverture au monde, au prisme des villes, « dans toutes leurs extensions et dans tous leurs états ». Mais au service de quelle culture de l’espace ? Extraire l’Atlas mondial des villes de l’environnement qui lui a donné naissance en école d’architecture, tel est le but désormais. L’Atlas sort de l’atelier des cartographes, son contact réel avec la ville en sera la pierre de touche, l’épreuve de son rôle de manifeste urbain. Jean Attali est philosophe, professeur honoraire à l’ENSA Paris-Malaquais. Il consacre ses travaux aux thèmes de l’architecture et de la ville. Il prépare l’édition d’un Atlas mondial des villes, réalisé initialement sur plate-forme numérique. Il a publié notamment Le Plan et le Détail. Une Philosophie de l’architecture et de la ville, Nîmes, J. Chambon, 2001 ; Retours de mer, Paris, Dilecta, 2014 ; Éléments Europa (avec Ph. Samyn, architecte), Bruxelles, Racine, 2016 ; Pau 2030. Un atlas pour demain, Paris, Dilecta, 2017.

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