Manifeste du possible ignoré par Patrick Bouchain - rencontres 2016
L’URGENCE AUJOURD’HUI N’EST PLUS DE PRODUIRE DE NOUVEAUX SYSTÈMES POUR FAIRE, MAIS SIMPLEMENT DE REGARDER LA RICHESSE DÉBORDANTE DE L’EXISTANT. LE VERRE DU POSSIBLE N’A JAMAIS ÉTÉ AUSSI PLEIN. IL S’AGIT MAINTENANT D’OUVRIR LES YEUX SUR L’ÉTENDUE DE CE POSSIBLE IGNORÉ.
L’état du monde dans lequel nous sommes est extrêmement complexe. Les tensions et les crises multiples que nous traversons voient s’accroître les mouvements d’instabilité, de doutes et de peur. L’état de défiance et de désengagement de la société envers les institutions et les structures démocratiques est immense. À chaque échelle, il semble que la situation nous échappe. L’état de repli qui se dessine alors en tout point de vue, ne fait prospérer que les chantres simplistes et univoques. Les délices polyphoniques n’ont pourtant jusque-là qu’enrichi, pas à pas, notre monde commun. Il n’y a que l’acte pour sortir de cet état de fait.
Après plus de dix ans d’enseignement du dessin et de l’architecture, Patrick Bouchain a associé un souci politique à son travail d’architecte, considérant « que l’architecture est politique et qu’elle doit répondre au souci de l’intérêt général ». Depuis, s’il continue son œuvre d’architecte, il se concentre sur des constructions publiques, et sur les besoins : « Aujourd’hui, ce qui m’intéresse, c’est de comprendre le besoin. Je crois à l’explication, à la vision collective des problèmes et à la décision individuelle. (...) C’est exactement comme un travail de metteur en scène ». Il est un pionnier du réaménagement de lieux industriels en espaces culturels, à partir de 1985 et la et la réhabilitation du Magasin à Grenoble en centre d’art, suivi de La Ferme du Buisson, Le Lieu unique ou encore la Condition publique.